Fabrication de tiroirs de commode

(Commode à sept tiroirs, partie 1)

Rachel voulait une commode de rangement plus grande. On peut en trouver gratuitement de temps à autre, mais elles sont en général amochées et horribles, pas de la bonne taille, et la plupart ne font pas un bon usage de l'espace interne pour le rangement. Donc j'en fabrique une.

Celle que je fais fera sept tiroirs de haut, et ça demande beaucoup de bois pour les tiroirs. J'avais récupéré des matériaux sur le trottoir qui pourraient être transformés en tiroirs, et j'ai suffisament de bois pour ne pas devoir en acheter.


Sept façades de tiroirs, sept faces arrière, et quatorze côtés à couper. Les deux dernières pièces sont collées ensemble à partir des chutes qui étaient trop étroites.


Assemblage par chevilles

Premier challenge: comment assembler les côtés et la façade. Je veux que la façade du tiroir cache les glissières..

Dans des meubles de meilleure qualité, cet assemblage est souvent réalisé avec des queues d'aronde, mais c'est difficile de bien les faire, et leur profondeur affaiblit vraiment la façade.

Les assemblages à queue droite sont plus solides, mais un tel assemblage n'est pas idéal aussi loin du coin. J'ai déjà utilisé des joints à queue droite pour ce type d'assemblage, mais c'était beaucoup de travail. Une autre option super solide, que j'ai utilisée pour mes tiroirs de servante a un tas de tenons étroits. Mais encore une fois, c'est beaucoup de travail. J'ai pensé à en mettre moins, plus larges, et je me suis dit que je pouvais aussi bien les faire ronds, et que donc je pourrais percer des trous plutôt que de faire des mortaises.


Pour réaliser des tenons ronds, j'avais besoin d'un gabarit pour mon pantorouter. J'ai coupé quelques disques avec ma scie à ruban avec un angle pour faire des cones, puis réalisé un outil pour les arrondir parfaitement sur mon lapidaire.


Les guides en forme de cones sont ensuite vissés sur une pièce de contreplaqué que j'utiliserai comme gabarit.


Le gabarit est ensuite fixé au pantorouter. Je l'ai fabriqué pour avoir des chevilles de 5/8" (16 mm), avec un écart de 3/4" (19 mm) entre elles pour pouvoir les faire avec ma fraise de 3/4".

Mais en faisant les 14 chevilles, j'ai réalisé que je n'avais pas serré le suiveur, qui a bougé et certains tenons étaient trop petits. Je les ai donc retaillés à 9/16" (14 mm). C'est toujours plus grand que les chevilles qu'on peut normalement insérer dans une planche de 18 mm. Mais avec les chevilles taillées dans la planche elle-même, je n'ai pas à me soucier de la quantité de bois qui reste autour.


J'ai mesuré très précisément l'espacement entre les trous sur une pièce de bois dur, ensuite percée pour l'utiliser comme guide de perçage. Je l'ai serrée au bout de chaque planche et j'ai percé les trous.


J'ai dû pousser la table de la perceuse à colonne, avec juste un coin sous la mêche pour ne pas interférer avec les serre-joints que j'ai utilisés. C'est pour ça que je n'utilise pas une table de perceuse sophistiquée. Quoique à la réflexion, si j'avais utilisé une plus grande pièce de bois pour mon guide de perçage, j'aurais pu mettre mes serre-joints en "C" plus loin de la mêche.


Queues droites pour les angles arrières

Nouvelle question : comment assembler les faces arrières ?

J'aurais dû utiliser ma boite à joints avec avance à vis pour ça, mais ayant fait récement un gabarit pour queues droites pour mon pantorouter XL, je me suis dit que je pouvais aussi bien l'utiliser.


Voici la mise en place, avec une pièce martyre de bois au dessus et en dessous de la pièce à usiner pour éviter les éclats.


C'est plus intuitif de faire les entailles de haut en bas, mais les faire dans l'autre sens envoie les copeaux en bas. Ca met moins de bazar autour de la machine, bien que je doive nettoyer les copeaux de temps en temps.


Avant d'assembler les tiroirs, il fallait que je fasse une feuillure au bas des faces avant. Le fond des tiroirs sera juste collé à plat sur les tiroirs, visible depuis le côté, mais dans une feuillure à l'avant pour le cacher.

En principe le fond des tiroirs est mis dans une rainure, mais en les collant à plat la construction est simplifiée, et j'ai plus d'espace à l'intérieur des tiroirs. La colle est aussi solide que le bois, donc c'est plus solide de cette façon parce que j'ai une meilleure surface de collage et que je n'ai pas à fragiliser les côtés avec une rainure.


Collage des tiroirs.


Les sept tiroirs, sans face arrière. Ca prend pas mal de place !


Ensuite, on coupe les queues droites dans les faces arrières ...


... et on les colle à leur place.


Placage pour les tiroirs

Je voulais un beau placage pour la face avant des tiroirs. J'avais quelques morceaux d'un vieux plateau de bureau en mahogany, que j'ai trouvé au rebut avec ces antiques tiroirs.


Après avoir coupé les pièces à la bonne longueur, et coupé là où les planches étaient précedemment jointes, j'ai raboté des deux côtés.


Puis coupé en placage de 4 mm d'épaisseur avec ma scie à ruban de 18".


Le résultat n'était pas aussi bon que j'avais esperé. Certaines de ces planches avaient des entailles dans le bas, et beaucoup étaient jointes bord à bord avec des chevilles, ce qui a entrainé pas mal de pertes. Les planches n'étaient pas assez longues pour la largeur de deux tiroirs. Avec ce maigre résultat je me suis dit que je devais coller certains morceaux bord à bord pour avoir assez de matière, et j'ai aussi dû couper les morceaux plus petits en placage pendant que j'y étais.


Recollage des pièces de bois pour avoir des morceaux assez larges pour les tiroirs.


Le bois que j'ai utilisé était vernis des deux côtés, et la colle n'y adhère pas. Donc il a fallu que je rabote l'avant des tiroirs pour revenir sur le bois. J'ai utilisé un rabot à main pour ça, pour éviter d'enlever trop de bois. Ca, et je n'étais pas sûr que le vernis n'allait pas encrasser les couteaux de la raboteuse. Mais je pense que j'aurais pu, car je n'ai pas encrassé le rabot à main si vite que ça. Si vous avez jamais essayé de raboter la peinture blanche d'une planche, vous comprendrez ce que je veux dire.


J'ai aussi raboté à la main le côté scié au ruban afin d'avoir une surface plus plane pour le collage. Ca n'aurait pas pris beaucoup plus de temps de tout faire.


J'ai étalé la colle sur l'arrière du placage avec une spatule en caoutchouc ...


... et aussi l'avant des tiroirs, puis mis les surfaces encollées en contact.


Une chute de moquette sert de coussin pour avoir une pression uniforme. Auparavant j'avais utilisé des serviettes éponge pour coller des couches minces et du placage sur des façades de tiroirs, mais la moquette est mieux car une couche est suffisante et on n'a pas peur de la détruire.


Une planche au-dessus de la moquette répartit la force des serre-joints, puis des tas de serre-joints. Ironiquement, la planche que j'utilise vient d'un vieux tiroir !


Fixation des fonds

Ensuite, on met de la colle pour le fond. Le fond est collé en affleurement sur les côtés des tiroirs, sauf sur l'avant qui a une feuillure (la façade descend un peu plus que le reste du tiroir).


Utilisation de clous sans tête dans une fine pièce de contreplaqué. Les clous sans tête ne sont pas idéaux pour tenir du contreplaqué fin, mais je les utilise plus pour le tenir le temps que la colle sèche. C'est la colle qui fait la solidité.


J'etais à court de morceaux de contreplaqué pour les panneaux, et j'ai dû assembler des pièces qui ne couvraient pas un tiroir.


J'ai gratté le revêtement plastique des panneaux partout où je devais coller. Ici, j'encolle pour ajouter une bande de contreplaqué sur le joint. Je mets ensuite une autre pièce de contreplaqué sur cette bande et je mets des poids le temps que ça sèche.


Des bouchons pour les trous de vis

Certaines pièces de placage avaient des trous. J'ai des mêches à bouchonner pour fabriquer des bouchons, mais la plus petite fait 3/8" (10 mm) et je ne voulais pas faire des trous aussi gros. Alors j'ai fait des bouchons de 1/4" (6 mm) avec mon pantorouter.


Une chute de bois avec un trou de 1/4" (6 mm) guide la mêche. La pointe de la mêche est là où se trouvait le trou de vis, donc ça bougerait sans guide.


Ensuite on met de la colle dans le trou avec un morceau de bois, et on met le bouchon en place.


J'ai arasé les bouchons au ciseau à bois.


Sept tiroirs finis. Ensuite il faut que je fasse le corps de la commode. J'espère que ça ira plus vite.


Suivant: Fabrication de la structure de la commode


Je jouais avec une caméra image par image en fabriquant les tiroirs . Donc vous pouvez voir toute l'action. Mais ce travail lui-même n'est pas si intéressant. Si ça vous intéresse, j'ai mis une vidéo en ligne.

Making drawers timelapse, part 1
Making drawers timelapse, part 2


See also:


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